Témoignage de Florence et Stéphanie (57)

19 Jan

En 2005, Florence et moi avons quitté notre pays natal, la France, pour le Québec. La décision n’a été ni simple ni indolore … Quitter famille et amis, culture et repères n’est pas une mince affaire … Mais nous l’avons fait. Nous l’avons fait par lassitude de la mentalité dans laquelle la France nous enfermait alors qu’ailleurs les choses avançaient … Certains parleront de lâcheté et d’abandon, d’autres de courage de tout quitter pour un pays inconnu, nous, nous avions simplement envie de respirer un air plus frais et cette envie a été plus forte que tout …

L’état des lieux est simple : le Québec marie civilement tous ses citoyens depuis 2003 (le Canada depuis 2005), la filiation est automatique pour tous les couples du moment qu’il s’agit d’un projet parental commun (être marié n’est pas obligatoire évidemment), l’adoption locale (équivalent de la DDASS française) est également ouverte à tous et enfin la PMA est accessible à toutes les femmes sans exception (sinon leur âge).

C’est donc sur ces bases-là et après beaucoup de réflexions, faut-il le rappeler, qu’en 2008 nous avons décidé de rencontrer un médecin dans une des cliniques de fertilité de Montréal. Après bien des péripéties (car non, les lesbiennes ne sont pas toutes fertiles comme on peut le lire dans certains articles ces derniers temps !) notre fils est finalement arrivé en 2011.
Il porte officiellement le nom de ses 2 mamans qui figurent également sur son certificat de naissance en tant que Mère et Mère. Notre enfant et notre famille sont légalement reconnus comme le sont toutes les autres.

Au quotidien, les choses sont très simples. Les commerçants nous connaissent et nous accueillent toujours avec le sourire, le personnel de la garderie a accueilli notre fils et sa famille sans sourciller. Les choses évoluent dans l’intérêt de l’enfant, pour son bien-être et c’est le plus important à nos yeux.

La France est tout à fait capable d’opérer ces changements sociaux importants mais elle doit passer par-dessus ses (fausses) peurs et ses phobies qui ne sont que le reflet de l’ignorance de certains qui ne côtoient pas et ne connaissent pas nos familles. La religion n’a rien à faire dans ce débat laïc et civil qui ne la concerne en rien.

 

Stéphanie et Florence – Montréal

 

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